Photo d'illustration : une ourse et ses oursons en Allemagne
Après l’audience du 8 août, où notre avocate, Hélène Thouy, s’est battue argument contre argument contre la préfecture, il aura fallu presque dix jours supplémentaires pour clore l’instruction. Jours pendant lesquels des éléments des uns et des autres ont continué d’être échangés sans merci. Mais le doute a bénéficié aux ours, d’autant plus que la préfecture n’a pas fait la preuve de ce qu’elle avançait pour justifier les tirs d’effarouchement, et ce, à tous les niveaux.
Des tribunaux administratifs de plus en plus perméables aux arguments en faveur des animaux
L’audace, qui nous a poussés à attaquer les arrêtés en référé suspension - c’est-à-dire pour interrompre en urgence l’application des tirs, - a payé ! Peut-être se réjouit-on de cette victoire parce que nous pensons que les tribunaux sont de plus en plus ouverts aux arguments favorables aux animaux, peut-être que l’urgence climatique et en faveur de la biodiversité parvient-elle enfin à pénétrer les tribunaux. Ou peut-être que nos arguments sont de mieux en mieux exprimés et étayés par des données. Peut-être aussi que l’exigence d’exemplarité de l’État attendue par nos concitoyens a fini elle aussi par toucher les juges, qui veulent dorénavant que toute décision prise soit étayée et ne semble pas arbitraire ou soutenant des intérêts privés ou d’un quelconque corporatisme.
Nous voulions offrir la paix aux ours déjà si fragiles !
Les ours bruns en France ont peu à peu disparu au cours de l’histoire, sous la pression humaine. Il y a donc peu d’ours dans les Pyrénées. Leur population stagne en dessous du seuil de viabilité de l’espèce. Les ours ne sont qu’une centaine en France, et se nourrissent essentiellement de végétaux. On est loin des fantasmes et des peurs irrationnelles répandues à leur endroit par des éleveurs qui sont dans tous les cas dédommagés, et destinent toujours leurs troupeaux à l’abattoir.
Ces effarouchements, imposés par l’État (à défaut de tirs létaux appelés de leurs vœux par les éleveurs) en raison du statut d’espèce protégée dont bénéficient ces ursidés au niveau européen et français, sont tout de même délétères. Notamment parce qu’ils sont susceptibles d’empêcher les ourses de mener leurs grossesses à terme, menaçant la survie de l’espèce et des individus concernés.
Commentaires 17
Patricia | mercredi 31 août 2022
Tartine | lundi 29 août 2022
Dominique Benoît | samedi 27 août 2022
Chantal81 | vendredi 26 août 2022