Hier soir, le Parlement européen a adopté une résolution appelant la Commission européenne à établir un plan d’action à l’échelle de l’UE afin de supprimer l’utilisation d’animaux dans les expériences. Les députés précisent que ce plan doit comporter des étapes et des objectifs afin d’accélérer la réduction et le remplacement des animaux par des méthodes non animales fondées sur l’humain. Les votes sont clairs : 667 pour, quatre contre et seize abstentions.
Le Parlement a souligné que le plan d’action ne devrait pas relever de la responsabilité de quelques personnes, mais qu’il devrait plutôt être dirigé par un groupe de travail interservices de haut niveau, impliquant l’ensemble des directions générales clés de la Commission ainsi que les agences de l’UE, dans le but de travailler avec les États membres et les autres parties concernées afin de s’assurer que les changements adviennent dans tous les secteurs.
La nécessité d’un financement et d’une formation préférentiels pour les méthodes non animales dans l’ensemble des initiatives de recherche et d’innovation de l’UE a également été reconnue.
Près de dix millions d’animaux sont utilisés chaque année dans des expériences invasives au sein des laboratoires européens, notamment des singes, des chiens, des chats, des lapins, des souris et des rats – ce qui représente un chiffre énorme resté relativement inchangé au cours de la dernière décennie.
Tout en prenant acte des initiatives existantes de l’UE, les députés ont reconnu qu’une action coordonnée pour la réduction et, in fine, le remplacement total des animaux, n’avait pas été réalisée.
En exigeant un plan d’action à l’échelle de l’UE doté d’un calendrier ambitieux, les parlementaires européens font part de leur volonté de voir activée et accélérée l’élimination de l’utilisation des animaux dans la science.
Eurogroup for Animals, Cruelty Free Europe (dont One Voice est le représentant français), Humane Society International/Europe, la Coalition européenne pour mettre fin à l’expérimentation animale à laquelle One Voice participe également, et PETA, représentant plus de cent associations à travers l’Europe, ont fait campagne pour l’adoption de la résolution (One Voice a écrit à chaque eurodéputé français) et demandent maintenant à la Commission d’en faire une priorité.
Les sondages d’opinion montrent que les citoyens de l’UE considèrent la fin de l’expérimentation animale comme une priorité : près des trois quarts (72 %) sont d’accord pour dire que la Commission européenne doit fixer des objectifs et des délais contraignants afin d’éliminer progressivement les tests sur les animaux. Ceci fait écho à l’Initiative citoyenne européenne (europa.eu) récemment lancée, qui a déjà recueilli près de 120 000 signatures en moins de trois semaines.
Plus d’une centaine de membres de la communauté scientifique, de même que la Plate-forme européenne de consensus sur les méthodes alternatives, soutiennent cette démarche, estimant qu’un plan d’action peut faciliter la transition vers une science non animale à travers la définition de priorités communes, l’allocation de financements, la pluridisciplinarité et les collaborations interservices.