À l’audience du 1er juin, nous faisions face à la préfecture de Corrèze. Les chasseurs, eux, n’étaient pas venus et n’avaient pas envoyé d’avocat non plus. Après le rapport du juge des référés, nous avons pu nous exprimer.
Oui, il y avait urgence pour les blaireaux de Corrèze
La première chose à souligner était de faire valoir l’urgence pour les blaireaux menacés de mort imminente. L'arrêté était du 11 mai, la requête avait été déposée le 13 et la date d'ouverture de la chasse complémentaire était le 15 mai, pour une audience deux semaines après, pendant lesquelles des blaireaux avaient déjà sans doute perdu la vie...
D’autant plus que la préfecture reconnaît elle-même qu’il est possible que des blaireautins, jeunes blaireaux ou blairelles dépendant encore de leurs parents, vivent dans les terriers à cette période. D’autre part, l’état de la population des blaireaux est incertain, à tel point que nous demandons leur classement en espèce protégée. Enfin, comme d’habitude, les bases sur lesquelles les dégâts sont attribués par la préfecture aux blaireaux sont pour le moins fragiles. Et d’autres animaux, dont l’espèce est protégée, peuvent se trouver dans les terriers, ce qui serait dramatique.
Pour Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice :
Des arguments préfectoraux soufflés – comme toujours - par les chasseurs
Après que la préfecture a exprimé ses arguments, le président a posé des questions à son représentant sur la durée de la période de chasse (initiale et complémentaire) ; sur les dégâts occasionnés par les blaireaux spécifiquement, ce à quoi la préfecture a répondu en se retranchant derrière un graphique ; et sur son choix d'étendre l’arrêté à tout le département et non à une partie seulement du territoire.
Lâchée en rase campagne par les chasseurs, la préfecture n’a ni pu, ni su convaincre
Mais pour nous, l’important est que l’arrêté a été pris sur la base d'informations insuffisantes et lacunaires ! D'une part, à peine un tiers des collectivités territoriales a répondu à l'enquête de la fédération des chasseurs ; d'autre part, le graphique communiqué par la préfecture confirme que les dégâts qu’ils attribuent aux blaireaux sont en baisse ! Enfin, la préfecture n’a pas démontré l'absence d'autres solutions satisfaisantes en lieu et place de tuer encore et encore des animaux, par définition innocents.
Après cette audience, le juge des référés a donc décidé que les arguments de la préfecture ne tenaient pas la route : les chiffres étaient biaisés, et d’autres solutions devaient exister. En Corrèze, les blaireaux pourront donc passer tout l’été en paix.
Une très bonne nouvelle qui vient comme un point d’orgue prolonger la première Journée mondiale des blaireaux, célébrée mi-mai avec nos partenaires. Celle-ci fut l’occasion de sensibiliser le public à ces animaux bâtisseurs si sociaux et d’appeler à prendre part à trois pétitions que vous pouvez bien évidemment continuer à signer :
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trochu | mardi 07 juin 2022