Agriculteurs en colère : un nouveau plan loup avec un protocole de tirs simplifiés présenté cette semaine

Le protocole de tirs contre les loups menaçant les troupeaux sera « simplifié » cette semaine, selon Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture.

En 2022, 12 000 bêtes ont été attaquées par des loups, selon les éleveurs bovins et ovins. LP/Fred Dugit
En 2022, 12 000 bêtes ont été attaquées par des loups, selon les éleveurs bovins et ovins. LP/Fred Dugit

    En 2022, 12 000 bêtes ont été attaquées par des loups selon les éleveurs bovins et ovins. Selon le gouvernement le loup n’est plus en danger d’extinction avec plus de 1 000 animaux répertoriés. À trois jours du début du Salon de l’agriculture, ce nouveau protocole sur les tirs est attendu par les éleveurs bovins et ovins. Marc Fresneau, le ministre de l’Agriculture a annoncé ce mercredi sa simplification via un arrêté publié « d’ici la fin de semaine », « conformément » à ce que réclamaient « beaucoup d’éleveurs ».

    Selon les pistes avancées, les tirs pour défendre un troupeau sont, aujourd’hui, réservés à un seul tireur. Là, l’idée serait pour être plus efficace d’autoriser jusqu’à deux ou trois tireurs. Toutefois, seuls les lieutenants de louveterie seraient autorisés à utiliser des équipements spécifiques, comme les lunettes à visée thermique. En septembre, lors de la présentation du plan loup, il a été précisé que Les lieutenants de louveterie et agents de l’Office français de la biodiversité, assermentés, disposant de lunette à visée thermique n’auront plus l’obligation d’éclairer préalablement « la cible ». Afin de rendre les louvetiers « plus disponibles », « plus mobiles » et « plus efficaces », il sera désigné par le préfet dans chaque département plusieurs louvetiers qui seront en charge spécifiquement de la gestion des tirs autorisés de loups.

    Vers un chiffre de référence

    Par ailleurs, des nouveautés pourraient être apportées sur le comptage de la population. Aujourd’hui, le nombre de loups à abattre est communiqué par les préfectures. Une première estimation du nombre de loups dans un département est faite en début d’année avant d’être consolidé en fin d’année. Et dans de nombreux départements, le nombre d’animaux prélevés est souvent inférieur au plafond autorisé. Selon les pistes évoquées, un seul chiffre servirait de référence en décembre.

    Dans son plan loup présenté en septembre, le gouvernement avait souhaité un « rééquilibrage » entre la stricte protection du loup, que l’on ne peut tirer que de manière dérogatoire, et une meilleure prise en compte de la « détresse humaine » des éleveurs ayant vu leurs bêtes tomber sous les crocs du prédateur. Ce plan prévoyait aussi des clôtures électrifiées, l’achat et la formation d’un chien de protection des troupeaux.

    Les aides à la protection des troupeaux versées par l’État aux éleveurs coûtent de plus en plus cher. Le montant des aides versées est ainsi passé de 24,6 millions d’euros en 2018 à 32,7 millions d’euros en 2022 (soit une hausse de 33 %) et le nombre de chiens de type « patou » présents dans les alpages est passé de 3 661 et 6 597 (soit + 80 %).